A Tahaa, si tu n'as pas de sous, tu payes en bananes, faut-il aimer les bananes. Il n'est pas écrit dans la constitution tahaaitienne: "article 65 de la constitution tahaaitienne. S'il te manque 3 sous, en bananes tu pourras payer ton créancier, sachant qu'une banane = 3 ramboutan = 1 pamplemousse = une demi-mangue etc etc...". Ca ne marche pas comme ça, c'est plus spontané.

"Yaah, il me manque 500 francs pour payer mon corned beef et mon pack de Hinano!!!", heureusement, j'ai 8 bananes dans le fond de mon paréo. Tiens monsieur. Maruru, nana!"

Des fois donc ça se passe comme ça, notamment quand tu n'as pas trop de sous (je rappelle qu'il n'y a aucune aide type rsa, aloc familiales ou autre)... le danger c'est l'overdose de bananes évidemment, heureusement mangues, pamplemousses, ramboutan, uru, que sais-je peut-être petits poissons rouges ou multicolores viennent à la rescousse. Pour ma part, je n'avais que des pièces dans le fond de ma poche, point de régime de bananes dans le fond de mon jardin, j'ai donc laissé des sous.

• Petit coin de lagon dans son écrin de montagnes: O Tahaa,
• Profusion de fruits dégoulinant des arbres, pêche sousseyante d'espadon et autre mahi-mahi,
• Eaux bleues en tout les dégradés où Raies mantas et autres grosses bestioles coulent des jours heureux,
• Soirées à la fraîche dans le rose du soleil couchant où moustiques et nonos te grignotent la cheville,
• Forêt de flamboyants qui ne flamboient hélas pas en cette saison,
• Vanille gorgée des sentuers du soleil
• Chemins paisibles à peine perturbés par les hordes de pit-bulls enragés: Tahaa!  

Vous l'aurez compris, le séjour à Tahaa fût bon. Evidemment... la ballade à vélo que j'avais imaginée dès mon arrivée ne fût pas possible car les chiens m'auraient mangé. Bien sûr, les déambulations en palme-masque-tubas ont été quelque peu écourtées quand j'ai compris qu'il y avait de grosses bêtes sous l'eau, à portée de palmes... Bon. J'ai délaissé le "sous l'eau" pour profiter du "sur l'eau" en faisant du canoé ou de la va'a une place!!!! Sensation de vitesse, de Yakari sur la forêt amazonienne une fois la bête apprivoisée. La va'a est une embarcation fine et assez longue avec un balancier qu'on "conduit" avec une rame (à une palette) plutôt faite pour les lignes droites. Avant de filer en fendant les eaux, il faut comprendre que faire le tour d'un motu (petit îlot) est moins adapté que la ligne droite. Après un chavirage (soleil...)avec immersion complète, on comprend mieux comment ça marche. A la cadence, la pirogue avance comme une flèche!!

J'ai pu aussi me rattraper sur des choses plus terrestres: un tournoi inter-îles (Raiatea versus Tahaa versus Bora-Bora de volley (très populaire en Polynésie), l'observation du Bernard-Lhermitte en plein déplacement, la visite de la maison de la vanille d'Auguste (des gousses énormes,un enchantement des narines...) ou la dégustation des ramboutan (sorte de litchee) dites encore "couilles de vues"... rapport à leur aspect. L'ambiance était aux robinsonnades de bord de mer, fruits à portée de main dans la nature, petits bricolages de fortunes; une petite idée du dépaysement de la vie sur ces petites îles polynésiennes. Epiceries peu achalandées, villes microscopiques, bureau de poste (opt) réduit au plus simple et les gens se saluant tous, n'hésitant pas à s'arrêter pour t'offrir un peu d'aide ou quelques renseignements en te gratifiant systématiquement d'un "lo-ra-na" (bonjour) chaleureux.

Patachon part à tahaa demain. Rien à voir avec Rachid.

Bonne nuit...

Bonne nuit...

Ramona prend le dessus sur mon mental. De rame, que nenni pour le moment, de va'a que't'chi la moulinette. J'en entends déjà certain(e)s qui rient sous cape. Je les rabroue en leur envoyant une boule de neige virtuel au visage. Je suis en pleine recherche de rame, et comme une rame c'est p e r s o n n e l... et que pour le moment, je suis une grande débutante en la matière... ben... je rame un peu.

Faut que je rame parce que je suis allée au fifo, festival international du film océanien, des documentaires sur la Polynésie, française ou non. Où il est beaucoup question de l'identité qu'elle soit calédonienne, maori, tahitienne, des Tonga, du Vanuatu, d'Australie. Un très bon moyen pour moi de m'approcher un peu plus de cette région du globe qui nous est finalement bien étrangère, vu de la France. Un bon cours de rattrapage sur la culture, les changements sociétaux ou encore les relations franco-polynésiennes, franco-calédoniennes pas toujours aussi limpides que l'eau du lagon... Notre blason n'est pas très doré entre nucléaire à Mururoa ou gestion de la prise d'otage d'Ouvéa. Un chouette festival, tout petit dont vous verrez peut-être prichainement quelques documentaires sur France télévisions.

Ceci est une va'a polynésienne, c'est moi la 2e dans le fond. Il faut que je trouve une rame pour mardi!

Je cherchais donc une place pour ramer à l'unisson du fenua polynésien. Je vais à la mairie de Punaauia qui me donne une seul numéro car il n'existe qu'un club de va'a femmes. Chance! C'est en bas de chez moi. J'y vais, à la recherche de Ramona, un nom prédestiné pour une rameuse... Ramona, faut pas la lui raconter.

Elle me dit:"t'es en tenue?". Ca crevait les yeux que je n'y étais pas...

- "T'as une rame?" Pareil, rien qui dépassait à l'horizon...

- "Faut qu'tu viennes avec ta rame. Une rame c'est p e r s o n n e l. Tu reviens la semaine prochaine à 17h, on est là tous les jours et si y'a d'la place dans une pirogue: tu montes".

Et puis je suis partie. 6 minutes d'entrevue. Ramona, elle aurait fait de la prison que ça ne m'étonnerait pas... Tais-toi et rames!!

Les va'a sont des pirogues à balancier de 1 à 12 rameurs. Des courses sont organisées entre les îles, c'est très populaire ici, beaucoup de va'a dans le lagon.

Je voulais juste vous faire partager notre quotidien...

Il s'agit de Moorea, encore, l'île d'en face, où je reviendrai évidemment car le séjour y a été écourté à cause de qui-vous-savez... Bon voîlà LA carte postale qu'on attendait tous. En voîlà 2 parmis tant d'autres. La Polynésie comme on l'imagine.

Sur la photo du haut, on perçoit la baie d'Opunohu, grande échancrure parrallèle à la baie de Cook, sa jumelle, juste à côté de la montagne à droite de la photo. Photo du bas, joli camaïeu de bleu devant lequel on s'extasie sans mal. Eau transparente de rigueur. Tahiti ne ressemble pas à ça, c'est comme si, tout proportion gardée on comparait la ville et la campagne. J'imagine que les îles de la Polynésie sont un peu comme cela. Chacune a son identité nous dit-on. Je dirais que Moorea est douce et paisible... je ne dirais rien en fait car je n'y suis pas restée assez longtemps...

... je m'extasiais devant le lagon et la montagne de Moorea

.... les voleurs nous volaient!!!!!!!! On s'est fait cambriolé... (ça date de la semaine dernière...).