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Patachon est à Tahiti!
4 mars 2013

Tour de l'île aquatique

Ce matin, quand j'ai vu la couleur du ciel, je me suis dit: "ca n'est pas encore ça mais bon, on dirait qu'il va faire beau". A l'heure où j'écris ce post, je suis sur mon lit, en polair et chaussettes, cherchant tant bien que mal à me réchauffer... Clearcup a fait son Patachon...

Donc ce matin, je vais à Papeete, flaner. Pas vraiment d'impératifs d'ordre administratif ou alimentaire mais une envie farouche de sortir de la tropeur d'un week end chaud mais pluvieux. Eclair de génie: "et si je faisais le tour de l'île à scooter!!". J'avais pris mon appareil photo, l'occasion de se ballader, de prendre qq images pour vous montrer cette belle île du bout du monde. Hop je faisais le plein d'essence et j'étais sur la route. Je voyais bien le ciel gris là-bas au fond. A droite, sur mon épaule, une Claire en costume d'angelot me disait "tu ferais mieux de rentrer et de te mettre au sec, ce qui va te tomber sur la tête pourrait bien te rendre malade" et à gauche, sur l'autre épaule, une Claire en diablesse me sussurait: "quoi de mieux qu'un tour de l'île cheveux au vent, à fureter ici et là ...". 

Les 15 premiers km furent délicieux, je roulais, regagnais la campagne tahitienne et j'admirais d'un côté les superbes vallées de Papenoo en me disant que la montagne était sacrément belle et majestueuse et de l'autre la mer, tout aussi belle dans sa (forte) houle. En s'éloignant de Papeete, on retrouve de jolies petites cases, le paysage est moins urbanisé; c'est le Tahiti bucolique. Le "vrai" Tahiti? Quelques grains sur mon casque, pas de quoi fouetter un chat. Comme je ne suis pas en sucre, je poursuis mon chemin après mettre équipée de pantalon et veste de pluie. Je sens tout de même comme un vent de dépression tout là-haut. Avec un bon équipement, on n'a pas peur de la pluie et puis, on le sait tous: "le froid c'est pour les civils".

La pluie s'invite... jusqu'au bout de mon périple, doucement, puis en mode rafale vers Taravao. PLuie-rafale, pluie_vent, pluie toute seule, petite pluie, forte-pluie. Quoi faire? Revenir? Je suis à mi-chemin. Je m'imagine déjà le prochain tour de l'île, je fais des croix dans un pense-bête imaginaire: "ici ca m'a l'air joli, je prendrais bien une photo." "oh un petit magasin d'artisanat!" ""mape chaud??? Qu'est ce que c'est le "mape"???" Autant d'étapes que je squizze, la pluie redouble et mes vêtements drainent l'eau. "Bon équiepement" n'est sans doute pas "équipement de chez Carrefour". Mon slip prend l'eau, c'est officiel. J'opte pour la tactique du motard sous la pluie: aucun mouvement n'est toléré, si je tourne ma tête, incline mes jambes ou écarte mes bras, l'eau s'infiltrera. Quoi de plus frissonnant que le ruissellement de l'eau sur une parcelle de peau encore sèche. Etre le plus immobile possible. Eviter le coup de froid. Je suis malgré tout trempée. Je roule désormais à 40 à l'heure, je m'arrêterais bien manger un brin, prendre un café en attendant que l'orage ne passe mais la couleur du ciel me dit que ca va durer, autant faire vite. 

Pas d'arrêt, foncer jusqu'à l'arrivée, éviter les nids de poules sous les nappes d'eau qui glissent sur la route. Eviter les quelques éboulis aussi et se dire que la pluie seule me tombera sur la tête... pas la montagne! Je me fais doubler par les trucks (transport scolaire) qui m'arrosent généreusement au passage (comme dans les dessins animés). Pourquoi ai-je eu cette idée de faire le tour de l'île.... La route continue comme ça, heureusement sans encombre, finalement sans problème autre qu'un inconfort certain. Je navigue sur une flaque d'eau géante en me disant que la réputation de Tahiti est un peu sur-faite. Au loin, en tournant juste les yeux sur la gauche, vers la mer, après la nappe marron laissée par les eaux de montagne qui se sont déversées dans le lagon, je vois une bande bleu délavée... Quand même, la pluie n'a pas réussi à effacer toutes les couleurs de Tahiti. 

Donc là, j'ai froid mais je suis sèche. Je pense renoncer à mes premiers coups de rames dans le lagon pour ce soir, je reporte. 2 fois trempée jusqu'aux os dans la même journée, ca va faire un peu trop.

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